Repensons nos métiers
Et maintenant ?
Actuellement vous trouverez beaucoup d’articles sur l’après covid-19 et le monde de demain. Nous avons délibérément écarté les hypothèses de prospective … le problème de se projeter dans le futur, c’est que personne n’a une idée claire de ce qu’il sera. L’important, c’est de s’occuper du présent.
Notre propos ici n’est pas de faire un débat philosophique, mais nous vous recommandons deux auteurs en particulier si vous souhaitez vous engager dans cette réflexion :
– le philosophe Edgar Morin : La crise épidémique, nous dit-il, doit nous apprendre à mieux comprendre la science et à vivre avec l’incertitude. Et à retrouver une forme d’humanisme.
– le professeur Philippe Silberzahn : Selon lui, la quête du « monde d’après » qui se développe en ce moment traduit un modèle mental tout à fait dominant dans notre pensée et identité, surtout française, celui de l’idéal.
Comme nous l’avions détaillé dans notre précédente newsletter, la crise induite par le covid-19 replace le Plan de Continuité d’Activité (PCA) au cœur de la stratégie des entreprises.
D’autres décisions stratégiques se révèlent tout aussi importantes …
L’organisation du travail
Dans le cadre de la crise sanitaire, le recours au télétravail a été l’un des principaux moyens de poursuivre l’activité.
La spécialiste du travail, Laëtitia Vitaud, dans un article paru dans l’Express, précise : « Les manières de pratiquer le télétravail sont multiples. À une extrémité, vous avez les salariés qui répliquent à distance la culture du présentéisme et l’absence d’autonomie qu’ils ont connue au bureau. À l’autre extrémité, se trouvent ceux qui utilisent toutes les potentialités d’une nouvelle organisation du travail, avec plus d’autonomie et d’asynchronisme. Le télétravail forcé (confinement) révèle ainsi les failles du travail d’hier dans l’économie d’aujourd’hui. Le présentéisme et la « surcharge collaborative » qui le masquent sont devenus insupportables à distance. La surveillance, le contrôle et l’absence de confiance provoquent de la détresse chez les travailleurs confinés. L’absence d’autonomie cause crispations et perte de temps. »
Les entreprises devront revoir leur organisation du travail : télétravail, horaires flexibles, autonomie des collaborateurs… c’est peut-être aussi l’occasion de s’apercevoir que l’on peut collaborer davantage de manière asynchrone (à des horaires différents, à des rythmes différents) ?
La véritable difficulté avec le télétravail vient principalement d’un problème culturel interne aux entreprises. Refuser le télétravail c’est refuser d’adapter son entreprise à un monde qui exige souplesse, réactivité, flexibilité, et c’est aussi se priver de jeunes talents qui ont des attentes de qualité de vie au travail.
Attention aux écueils du télétravail
Les collègues vous manquent… Mais vous travaillez mieux ! L’un des principaux enjeux est que l’entreprise ne se déshumanise.
Pour éviter « la perte de contact avec le réel », les psychologues conseillent de mettre en place une routine de travail, avec des plages horaires, des rituels journaliers, des pauses. Autant que possible, il est recommandé d’aménager un espace, au calme et ergonomique. Il est également préconiser de recréer des moments de convivialité entre collègues.
Le contrôle du temps de présence n’est plus un moyen efficace de contrôler la quantité et la qualité du travail. Préférez le mangement de vos salariés par la confiance, avec des méthodes d’évaluation par objectifs.
« Si le système de récompense reste fondamentale dans le processus de motivation, l’humain jouit d’une incroyable capacité à s’engager dans une action par lui-même, en générant son propre système de récompense interne », souligne la chercheuse Lourdes Canós-Darós, dans une étude menée au sein de l’université polytechnique de Valence en Espagne.
À distance, on réalise davantage qu’il y a de nombreuses réunions et boucles de mails dans lesquels nous n’avons pas besoin d’être présents.
Ce qui fait le plus défaut est l’absence du processus de workflow, de validation ou de signature qui empêche la fluidité de l’information. La signature électronique est souvent le chaînon manquant.
Repenser son business model
Cette pandémie a obligé la révision des différentes feuilles de route, avec des arbitrages sur les projets à maintenir, à reporter voir à annuler.
Il n’y a pas eu de bouleversement technologique pendant la crise, les outils existent depuis longtemps, mais le coronavirus à accélérer la transformation digitale. Les nouvelles formes de relations entre collaborateurs et avec les clients (visioconférences, e-commerce, …) y comptent pour beaucoup.
Des indicateurs comme la hausse du nombre d’échanges dans votre outil collaboratif et en parallèle la baisse du nombre d’emails échangés en interne, vous indiquent que la transformation digitale interne est en bonne marche dans votre entreprise.
Mais la transformation digitale d’une entreprise ne se résume pas à la seule capacité à faire des réunions dans un contexte de télétravail, il s’agit aussi d’adapter de manière innovante les solutions informatiques afin de couvrir les besoins métiers et de simplifier les processus internes.
La crise sanitaire a donné la possibilité de transformer les entreprises et d’accélérer des objectifs qui étaient auparavant hors d’atteinte.
La mise en place de cette nouvelle organisation ne se fait pas simplement, il faut prendre en compte par exemple :
- Le dimensionnement des infrastructures
- La sécurisation des échanges
- Le choix des outils collaboratifs
- La capacité à traiter à distance toutes les activités et à les suivre
- La communication auprès des clients, fournisseurs et collaborateurs
- L’accompagnement des collaborateurs
La responsabilité sociétale des entreprises
La crise sanitaire a mis en évidence l’importance du lien social et de la solidarité, à tous les niveaux, notamment entre collaborateurs.
Si les personnes qui travaillent ensemble ne forment pas une communauté, l’entreprise ne peut pas bien fonctionner.
Même si certaines entreprises souhaitent revenir à la situation d’avant crise, la culture de la performance ne sera plus une valeur phare, et les relations humaines l’emporteront sur la recherche de la réussite professionnelle, l’addiction au travail et le surmenage.
Les entreprises se doivent également de réfléchir à l’impact de leurs décisions sur le tissu économique local aux moments de leurs achats.
Alliance Informatique est certifié ISO 26000 depuis 2013. Cette norme présente les lignes directrices pour tout type d’organisation cherchant à assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et activités. Les rédacteurs ont identifié sept questions centrales :
- la gouvernance de l’organisation
- les droits de l’homme
- les relations et conditions de travail
- l’environnement
- la loyauté des pratiques
- les questions relatives aux consommateurs
- les communautés et le développement local
Enfin, pour finir, nous vous invitons à la réflexion du sociologue et philosophe Bruno Latour : « Surtout ne repartons pas sur les chapeaux de roues, il faut imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise ».
Et si vous souhaitez aller plus loin dans votre réflexion sur le monde d’après, vous pouvez aussi utiliser l’outil qu’il a imaginé pour aider au discernement.
Chez Alliance Informatique, nous pensons également qu’il ne faut pas essayer de reprendre le plus vite possible comme avant et oublier tout ça.
Portez-vous bien !