Écologie et numérique sont-ils compatibles ?
Actuellement, la perception du numérique auprès de la majorité des personnes est qu’il participe au bien être des individus, au développement économique, et à la résolution des enjeux mondiaux, notamment dans le domaine de la transition énergétique.
Pourtant dans son dernier rapport, les experts du GIEC, montrent au contraire que, dans ses usages actuels, il constitue un risque pour le climat et les ressources naturelles. « La transition numérique telle qu’elle est actuellement mise en œuvre participe au dérèglement climatique plus qu’elle n’aide à le prévenir ».
77% des français ignorent ce qu’est la pollution numérique, selon l’étude menée par l’ONG Digital for The Planet. « Ce n’est pas tant le numérique qui est une catastrophe écologique, c’est davantage son alimentation énergétique. » précise la dirigeante de l’ONG, Ines Leonarduzzi.
Quel est l'impact environnemental de la pollution informatique ?
Notre consommation personnelle du numérique et les données des entreprises explosent.
Le gouvernement nous pousse à la dématérialisation (administrations en ligne), les entreprises mettent en œuvre leur transformation numérique, nous regardons nos films en streaming, nous stockons données privées et professionnelles dans le cloud, le mail est le canal de communication des entreprises, les terminaux et les objets connectés se multiplient (…).
« Le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul entre 6 et 10 % de la consommation mondiale d’électricité, selon les estimations – soit près de 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre, rappelle Françoise Berthoud, informaticienne au Gricad. Et la tendance est franchement à la hausse, à raison de 5 à 7 % d’augmentation tous les ans. »
« Beaucoup de gens pensent que les réseaux sont des tuyaux « passifs », mais ils sont constellés d’antennes et de routeurs » selon Anne-Cécile Orgerie, chercheuse en informatique à l’Irisa. Un simple routeur consomme 10 000 watts (10 kW), la consommation d’un gros data center peut atteindre 100 millions de watts soit un dixième de la production d’une centrale thermique.
Selon une étude menée par Google sur le temps de chargement des pages web, 53% des personnes quitteront une page mobile si elle prend plus de 3 secondes à charger. Cette « hyperdisponibilité » imposée par les utilisateurs encourage les acteurs du marché à faire fonctionner leurs datacenters à plein régime même en période creuse et il en est de même pour nos routeurs. « Il faut une minute trente pour rallumer une box éteinte ; les fournisseurs d’accès estiment que c’est un temps beaucoup trop long pour les utilisateurs impatients que nous sommes devenus » précise Françoise Berthoud.
Résultat : les box ne sont plus conçues avec un bouton marche/arrêt et représentent à elles seules 1 % de la consommation électrique française.
source : CNRS https://lejournal.cnrs.fr/articles/numerique-le-grand-gachis-energetique
La consommation énergétique du numérique se répartie ainsi par poste pour la production et l’utilisation :
- 20% : utilisation des terminaux
- 19% : utilisation des Data centers
- 17% : production des Ordinateurs
- 16% : utilisation des réseaux
- 11% : production des Télévisions
- 11% : production des smartphones
- 6% : production autres
Source : The Shift Project 2018 – https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32129-Rapport.pdf
Les utilisateurs sont directement concernés
Les impacts environnementaux associés à l’empreinte numérique d’un utilisateur sont énormes, les analogies présentées par GreenIT permettent de mieux appréhender l’ampleur des dégâts.
En entreprise, les utilisateurs représentent la majorité des impacts environnementaux produits par le numérique. A cause de leurs usages mais surtout à cause de la fabrication du matériel qui constitue leur environnement de travail. D’où l’importance d’allonger la durée de vie de nos équipements et de participer à l’économie circulaire.
Internet, c’est le mail bien sûr, mais c’est également des vidéos mise en ligne, la consultation constante de sites internet, des réseaux sociaux, du téléchargement massif, l’interrogation de moteurs de recherche, des données sauvegardées sur le cloud, etc…
Selon le site gouvernemental ordi3-0 :
En 2017, c’est 269 milliards d’e-mails (hors spam) qui ont été envoyés dans le monde chaque jour.
Chaque minute, c’est 400 heures de vidéos qui sont ajoutées sur Youtube (chiffre de mars 2017), soit 600 000 heures chaque jour, une vie ne suffirait pas pour regarder le nouveau contenu ajouté en un seul jour !
Chez Google, le leader des moteurs de recherche : à chaque seconde ce sont près de 39 000 recherches qui sont lancées, pour un total avoisinant les 3,3 milliards par jour !
Facebook n’est pas en reste, en 2010 on estimait déjà à 4 milliards le nombre de messages envoyés par jour par ses utilisateurs. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter depuis.
Si nous ne pouvons directement intervenir dans les stratégies industrielles sans engagement militant, nous pouvons bien sûr nous engager dans la voie de l’éco-citoyen et agir à notre échelle, de manière quotidienne, en apprenant à optimiser notre usage du numérique.
Que faire pour lutter contre l'impact environnemental du numérique ?
Les gestes du quotidien
La WWF dédie une page aux éco-gestes du quotidien pouvant sauver un peu d’énergie. Nous l’évoquions plus haut, éteindre sa box durant son absence arrive en première place des bonnes actions à réaliser au quotidien :
https://www.wwf.fr/agir-quotidien/modifier-comportements/numerique-impressions
Les alternatives des acteurs engagés
BackMarket
D’abord spécialisé dans les smartphones reconditionnés, BackMarket vous permet aujourd’hui de renouveler vos équipements numériques et électroménagers en participant à une économie plus durable. Pensez tout de même à vérifier que vos appareils ne sont pas réparables avant de les changer, c’est encore mieux.
Ecosia
Ecosia est un moteur de recherche qui consacre une partie de ses revenus à la plantation d’arbres au Burkina Faso, en Espagne et à Madagascar.
FairPhone
Le Fairphone est un téléphone modulaire, facilement réparable et sous un OS libre. L’entreprise se soucie des conditions de travail des ouvriers qui exploitent les mines de métaux précieux servant à la construction des smartphones.
Il en existe bien d’autres, faites-les nous découvrir dans les commentaires !
Le numérique n'est pas intrinsèquement bon ou mauvais pour l'environnement
Ce paragraphe est tiré du Livre Blanc Numérique et Environnement (2018 Iddri, FING, WWF France, GreenIT.fr)
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-30878-livre-blanc-numerique-environnement.pdf
« Plus généralement, selon la manière dont les nouveaux produits et services portés par le numérique seront conçus et utilisés, orientés et régulés par les pouvoirs publics, nous faciliterons ou au contraire rendrons plus difficile la transition écologique. L’avenir n’est pas écrit, mais il s’écrit aujourd’hui.
Les acteurs privés du numérique doivent assumer la responsabilité qui va de pair avec l’importance qu’ils représentent dans l’évolution de toute l’économie, de tous les domaines de la société. Plutôt que de contribuer à pérenniser un modèle de développement fondé sur l’accélération continue des cycles d’obsolescence, la surexploitation des ressources, la captation de l’attention et de volumes sans cesse croissants de données, ils doivent considérer sérieusement l’impact écologique direct et indirect de leur activité, et orienter une part de leurs capacités innovantes vers la recherche de véritables « disruptions écologiques », d’innovations qui contribuent de manière réelle, profonde et durable à changer l’orientation de nos systèmes de production, de consommation, de mobi-lité, etc.
Il appartient, enfin, aux pouvoirs publics d’agir. Quatre chantiers se présentent à eux, que nous allons développer dans la suite de ce document … »
S’inscrire dans une logique de développement durable
Chez Alliance Informatique, le développement est une culture d’entreprise. Toutes les solutions utilisées chez nos clients sont développées en interne et notre démarche R&D a pour objectif également de réduire l’empreinte environnementale du numérique.
Nos solutions passent par l’écoconception, c’est-à-dire que nous luttons contre l’obésiciel, en concevant des logiciels qui consomment moins de ressources informatiques et fonctionnent plus longtemps sur les mêmes équipements.
Nous concevons des outils de gestion du système d’information et du traitement de la donnée, dans une logique d’optimisation plutôt qu’en concevant des outils qui viendraient ajouter des couches ou des briques supplémentaires.
Nous proposons des solutions de protection et d’optimisation de l’utilisation des ressources, et assurons une gestion responsable des systèmes d’information afin d’améliorer les flux et réduire les sources de consommations d’énergie.
Le numérique impacte de manière importante notre environnement. Notre planète est unique, préservons-là, car le virtuel ne peut exister sans cette réalité.